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Solution
R2SR2S 4Grids

Vers une approche responsable du numérique dans les bâtiments tertiaires

Le gouvernement a inauguré le 14 novembre 2022 le « Haut comité pour le
numérique responsable » qui a pour objectif de réduire l’impact carbone de la
filière numérique. Depuis 2020, la France renforce son arsenal législatif pour
lutter contre les impacts environnementaux du numérique avec notamment les
lois Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC) et la loi REEN
(Réduire l’Empreinte Environnementale du Numérique). Les objectifs sont
variés : durabilité des produits, information aux consommateurs, affichage d’un
indice de réparabilité, renforcement du délit d’obsolescence programmée…
À l’échelle mondiale, le numérique est responsable de 4% des émissions de gaz
à effet de serre (GES). Cette empreinte carbone pourrait tripler d’ici 2050 si
rien n’est fait.

Les multiples facettes du numérique

Le numérique est loin d’être immatériel : il se compose de réseaux (câbles, antennes, routeurs…)
et d’équipements (serveurs, ordinateurs, téléphones…) qui incorporent des matériaux (minéraux,
métaux…) nécessaires à leur fabrication, consomment de l’énergie en utilisation, et pourraient être
recyclés et valorisés en fin de vie.

Pour avoir une approche complète des impacts environnementaux du numérique, il faut une
approche en analyse de cycle de vie : multi-composants (de l’équipement utilisateur au centre de
données), multicritères (émissions de carbone, émissions de particules, utilisation des sols…) et
multi-étapes (de la fabrication à la fin de vie).

Impact environnemental du numérique dans les bâtiments : des données
partielles

Durant la phase de construction nous disposons d’ordre de grandeur : un bâtiment tertiaire de
10 000 m² standard peut comprendre 2000 à 5000 prises réseau (RJ45), 100 à 250 km de câbles
cuivre soit 1,2 à 2,9 tonnes d’alliage de cuivre. En exploitation, la consommation de l’électricité
spécifique (éclairage, bureautique, réseaux…) des bâtiments tertiaires est le deuxième poste de
consommation énergétique (24%) derrière le chauffage (46%).

Suivi du parc et des consommations d’énergie – Secteur tertiaire

Une étude du Shift Project compare la pertinence du déploiement d’un éclairage connecté selon
plusieurs scénarii. Alors que le système d’éclairage n’apporte pas de gains sur le résidentiel,
l’introduction de la couche connectée permet des économies d’énergie allant de -13 % à -41 %. La
rénovation d’un espace de travail avec ajout de capteurs de luminosité et de présence permet, selon
l’étude, de diviser par trois de la consommation d’énergie.

Le label R2S : minimiser les impacts négatifs et maximiser les positifs

Pour répondre à ces problématiques, CERTIVEA et la Smart Buildings Alliance ont renforcé la prise
en compte de l’impact environnemental du numérique en créant R2S-Ready2Services (R2S), un label dédié aux bâtiments connectés.

Réduire les impacts du numérique…

Conception et exploitation environnementales : sur la conception, le label demande des informations environnementales des équipements du bâtiment et la présence de critères environnementaux. Pour l’exploitation, le label mesure les consommations électriques liées au numérique (Wi-Fi, serveurs…).

Évolutivité : le déploiement d’un numérique adapté et adaptable est nécessaire pour
concilier les évolutions rapides du numérique et évolutions lentes du bâtiment. Le référentiel
valorise ainsi les systèmes évolutifs dans le temps pour lutter contre l’obsolescence.

Juridique : la réduction des impacts environnementaux ne doit pas se cantonner à une
approche technique. En intégrant l’infrastructure numérique dans la propriété immobilière,
il s’agit d’augmenter sa durée de vie et de réduire les remplacements prématurés de câblages
et équipements.

… tout en s’orientant vers des services bénéfiques pour l’environnement

Avec R2S, la volonté est d’inciter le maître d’ouvrage à valoriser les solutions qui réduisent l’impact
environnemental du bâtiment en évitant notamment les installations superflues. Parmi les services
les plus plébiscités, on peut citer :

Les services énergétiques, qui permettent de visualiser et piloter les consommations,
en définissant des objectifs ou alertes en cas de dépassement. Le GIMELEC, indique que ces
services permettent de réaliser 30 à 60 % d’économies d’énergie

Le pilotage de la recharge véhicule électrique : il est possible d’obtenir des gains
cumulatifs grâce à une simple programmation horaire (90€ par an pour une citadine), jusqu’à
plusieurs centaines d’euros économisés en liant la recharge à l’autoconsommation
individuelle ou à l’effacement de la recharge

L’optimisation des espaces : l’essor du télétravail a mené de nombreuses entreprises
à revoir leur stratégie immobilière. La mesure du taux d’occupation permet d’optimiser
l’utilisation des espaces, en les densifiant tout en réduisant les charges.

L’extension 4GRIDS du label R2S valorise la flexibilité énergétique des bâtiments. Le réseau
électrique européen interconnecté doit faire face à une modulation importante des besoins
énergétiques au cours de l’année, qui sont 4 fois plus élevés en hiver qu’en été. Il faut ainsi permettre
aux bâtiments de modifier leurs consommations. L’ADEME évalue entre 1 et 2,5 GW le gisement
technique pour des effacements de 30 min dans le secteur tertiaire.

Retour d’expérience sur le bâtiment ‘Wave’ de Vinci Energies

Wave est un incubateur de startup mis en œuvre par Vinci Energies à Lille. Livré en 2019, le bâtiment de 1 723m² a fait l’objet d’une réflexion autour de la réduction de son empreinte environnementale et est aujourd’hui labellisé R2S-Ready2Services.

La gestion des espaces : vers une utilisation raisonnée

Afin d’optimiser la surface du bâtiment, Vinci Energies a repensé la structure du bâtiment : les
différentes entreprises partagent les salles de réunion, utilisées 10 à 15% du temps ; les adhérents
profitent du flex office, bureaux partagés et équipés en libre-service et ont accès au parking via un
système de réservation (30 places pour 100 usagers). Ces solutions ont permis de diviser par
deux la surface utile des bureaux et de 70% la surface du parking.

Performance énergétique : quand mutualisation rime avec réduction des consommations

La mise en place du Réseau Smart, colonne vertébrale numérique du bâtiment, a permis de
mutualiser plusieurs systèmes techniques pour piloter finement les consommations énergétiques du
bâtiment. En passant d’infrastructures silotées par usage à la mutualisation des systèmes techniques,
Wave consomme 75% d’énergie de moins que deux bâtiments voisins disposant des mêmes équipements.

Dans le cadre du plan de sobriété énergétique, le bâtiment a été choisi comme bâtiment test par
Vinci afin d’entreprendre des actions de réduction des consommations pilotées par le numérique.
En plus des impacts bénéfiques cités précédemment, on retient parmi les économies observées :

  • Ventilation : l’ajustement de la programmation de la Centrale de Traitement de l’air
    (CTA) et la réduction des débits d’air (sur ventilation détectée) ont permis d’économiser,
    4187 €, soit près de 40% de la facture d’électricité annuelle.
  • Chauffage : l’abaissement de la température de consigne de 21,5°C à 20°C a permis
    d’économiser 760 € soit 7,2 % de la facture d’électricité annuelle.
  • IT : la réduction de la climatisation dans le local serveur a permis d’économiser 426 € soit
    4 % de la facture d’électricité annuelle.
  • Eau Chaude Sanitaire (ECS) : la coupure de 4 ballons d’ECS, qui alimentaient les
    robinets des sanitaires, a permis d’économiser 194 € soit 1,9 % de la facture d’électricité
    annuelle.

Pour une transition numérique et responsable du bâtiment

Pour être mis en œuvre de façon responsable et avoir une approche complète du numérique, il est
nécessaire d’identifier l’intégralité des impacts du numérique : prise en compte de leurs composants,
des différentes étapes du cycle de vie (fabrication, usage et fin de vie) avec plusieurs indicateurs (gaz
à effet de serre, épuisement des ressources abiotiques, émissions de particules fines, production de
déchets…). Sous réserve de prendre tous ces impacts environnementaux et d’être mis en œuvre
de façon sobre et efficace, le numérique contribue à l’atteinte d’objectifs de réduction de nos impacts
environnementaux.

Contributeurs :
Antoine Geoffroy et Brahim Annour, Co-Présidents Commission ‘Empreinte Carbone’ de la Smart Buildings Alliance

Contacts presse (Agence CorioLink) :
Urielle Dutartre | 06 62 82 71 62 | urielle.dutartre@coriolink.com
Cécile Latouche | 07 82 31 92 68 | cecile.latouche@coriolink.com

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Alexis PEREZ
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